Discipline :  Peinture / Artistes peintres / Sérigraphie - Accrochage : Abstrait V


*Photos Rino Noviello

Cathy Devylder

Pour Cathy Devylder, la peinture est une espèce de conquête de l’espace.

Et le véhicule de cette prise de possession est l’arbre.

Ce dernier est fier élan, parfois extension fragile dans les airs, voire inscription d’une croissance anxieuse dans le ciel.

Son arbre de prédilection est un tronc nu d’hiver ; sans feuilles ni racines. Posé sur le sol, il semble en réalité puiser toute sa frondaison, quand il y en a une, dans les profondeurs de la terre jusqu’à l’éploiement le plus étiré de ses branches.

Les nervures des embranchements dessinent une nervosité qui s’apaise dans la rencontre d’un monde apparemment vide et que le peintre remplit de couleurs pures pour figurer en vastes aplats l’idéal de la vision.

A la limite, se profile comme l’arbre des nerfs d’un être écorché invisible dont la peau sensible ne supporterait même pas une feuille, fût-elle légère comme une plume.

Pour se détendre de cette angoisse bridée d’où se dégage pourtant comme un rêve de douce sérénité, l’artiste peint des « récréations », oranger vert surchargé de fruits jaunes et autres arbres de fantaisies, qui la recréent.

                ADOLPHE  NYSENHOLC  

Régis De Weer

 

« Opaques et lisses, les traits s’entrechoquent… ou peut-être s’embrassent-ils ? Des (in-)formes géométriques émargent des situations confuses. A moins que ce soient des sujets très réels qui créent l’abstraction ?

Une profusion de lignes relient les éléments de la scènette pour former le réseau, en conflit ou non avec des plages de couleurs, qui tantôt écrasent, tantôt effacent d’autres éléments de cette toile... Notre civilisation tombe (série “Fall”) dans celle-ci et ne peut plus en sortir... condamnée à errer dans des systèmes de pensée tout-puissant dans lesquels on s’enferme...

Souvent attrayantes (couleurs vives et acidulées), parfois tristes (couleurs plus ternes) ... On éxécute sans réfléchir, on communique sans s’écouter. On se connecte sans se regarder . Tout est lisse, plat (aplat de peinture),  cloisonné et artificiel, symbolique d’une civilisation de plus en plus virtuelle où tout semble devoir être formaté, y compris l’émotion.

Avec les nouvelles approches intitulées “Connected”, “Disconnected”, “Fall” et “Escape”, j’illustre l’écroulement et la destruction des points de repères de notre société… le “où allons nous”, le Sens,… cette horizontalité de la vie, ce fil conducteur linéaire, cette destination (la Mort peut-être…??) vers laquelle la Vie tente de nous mener… ce bout d’autoroute, ce bout de voyage… ce n’est pas un là-bas… mais bien un là-au fond…

Néanmoins je tente de faire accepter cette chute irrésistible… et de la montrer comme une parenthèse poétique et humoristique… Une peinture vigoureuse qui raconte… qui ne cesse de raconter… toujours en mouvement... comme si la peinture transcendait cette chute en une chute “ascensionnelle” qui remplirait malgré tout le spectateur de bonheurs exaltants, le tout sans apesanteur… car cette peinture matérialiste devient en effet comme immatérielle… car ce dessin très présent dans la démarche… Le dessin est tout simplement en chute libre, la ligne est là mais absente…

Réseau, confusion, (problèmes de) communication, renversement, équilibre, chaos, écroulement, cloisonnement, hasard, précision, manière, planéité, paradoxe, expression, organisation, émotion, humour, poésie, … Ma démarche est tout cela à la fois. 

Régis De Weer, 2006  

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